Sonia Guillemet : révéler le potentiel des jeunes pour bâtir une société plus inclusive
Heure de publication : 17:05 - Temps de lecture : 3 min 6 s

Sonia Guillemet, co-fondatrice de l’association Tremplin d’Apprentissage des Générations et d’Orientation (TAGO). – © Sonia Guillemet.
Texte par : Thalf Sall
Arrivée en France à 17 ans, Sonia Guillemet n’a jamais cessé de croire au pouvoir de la jeunesse. À travers l’association TAGO, qu’elle co-fonde en 2001, cette femme engagée œuvre avec détermination pour l’insertion sociale et professionnelle des jeunes issus des quartiers populaires. Une démarche ancrée dans l’écoute, la transmission et la valorisation de soi.
Née le 17 septembre 1973 à Libreville, au Gabon, Sonia Guillemet pose ses valises en France en 1991 pour y poursuivre ses études. Bachelière littéraire à Tarbes, elle s’inscrit ensuite à l’université de Pau pour y étudier l’anglais. Mais c’est en 1996, année marquante, qu’elle rencontre celui qui deviendra son compagnon de vie, et qui lui transmettra sa passion pour les arts martiaux et les sports de combat.
Très vite, Sonia s’investit pleinement dans cette nouvelle voie : elle décroche une ceinture noire 1er dan de karaté shindokai et devient instructrice fédérale de boxe française. À travers ses cours, notamment dans les quartiers dits prioritaires, elle découvre une réalité sociale dure, souvent invisible : des jeunes en quête d’identité, en rupture avec les codes de la République, et pourtant porteurs d’un potentiel immense.
TAGO, une passerelle vers l’avenir
En 2001, elle co-fonde l’association TAGO – Tremplin d’Apprentissage des Générations et d’Orientation. L’objectif est clair : créer un espace d’accompagnement pour les jeunes, leur offrir les outils pour prendre en main leur avenir et devenir des citoyens à part entière.
« Je refuse de voir la jeunesse comme un problème. Pour moi, elle est une ressource. C’est à nous, adultes d’aujourd’hui, de préparer le chemin pour les adultes de demain », affirme-t-elle avec conviction.
TAGO agit sur plusieurs fronts : animations de terrain, accompagnement de projets, rencontres avec les élus, sensibilisation à la citoyenneté et aux droits, le tout avec une approche bienveillante et en profondeur. Là où certains s’arrêtent à l’apparence ou au langage, Sonia va chercher le cœur du potentiel. « Je travaille d’abord le fond, ensuite la forme », insiste-t-elle.
Un message d’espoir ancré dans l’expérience
Sonia Guillemet ne parle pas depuis une posture de surplomb, mais depuis son propre vécu. Arrivée en France à l’âge charnière de 17 ans, elle sait ce que signifie s’adapter, faire ses preuves, surmonter les doutes et les barrières invisibles. Elle se présente comme une ressource, pas un modèle, mais sa trajectoire inspire : « Je veux montrer qu’une personne issue de l’immigration peut elle aussi contribuer activement à son pays d’adoption. »
Fière des valeurs transmises par ses parents — travail, respect, dignité — elle sensibilise les jeunes à l’importance de l’estime de soi, de la résilience et de l’engagement civique. Et surtout, elle les invite à croire en leurs capacités.
À travers TAGO et son engagement personnel, Sonia Guillemet rappelle une vérité essentielle : les jeunes ne demandent pas la charité, mais des opportunités et des repères. En leur tendant la main, elle leur offre bien plus qu’un accompagnement : elle leur redonne confiance et légitimité dans un monde souvent inégalitaire.
Son combat est celui de l’inclusion par la reconnaissance, celui de la transmission intergénérationnelle et de la construction d’un avenir commun, riche de toutes les identités. Une voix forte, une femme d’action, un tremplin d’espoir.