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Hubert Tonoukouin : « construire l’avenir de l'Afrique avec l’Intelligence Artificielle »


Hubert S. Tonoukouin, ingénieur des travaux statistiques de formation – © Notre Voix

Propos recueillis par Kafoun Barry

L’organisation non gouvernementale Bénin Excellence, avec le soutien de la Fondation Vallet, a organisé, du 19 juillet au 13 août 2021, au Bénin, une École d'Été en Intelligence Artificielle (IA). L’un des participants à cette formation a accepté répondre à nos questions. Hubert S. Tonoukouin, ingénieur des travaux statistiques de formation, graphiste designer, web rédacteur et social media manager de profession, appelle à construire l’avenir durable de l’Afrique avec l’IA.

Comment expliquez-vous votre passion pour l'Intelligence Artificielle ?

 

Ma passion pour les métiers du numérique tire son origine des années 2002-2003 où j’ai été initié au cours d’informatique en classe de 5ème au collège d’enseignement général de Houéyiho, à Cotonou, et mes premières recherches sur Internet. Elle n’a pas changé depuis tout ce temps. Au jour le jour, elle s’agrandit au gré des nouveautés dans le secteur du numérique.

Je vis aujourd’hui des activités liées à ce secteur. En ce qui concerne l’Intelligence Artificielle, ce sont ses nombreuses prouesses (voiture automatique, portail automatique, moteur de recherche intelligent par exemple) qui ont renforcé ma passion et mes convictions. Je suis amoureux de l’Intelligence Artificielle, qui orientera désormais les métiers d’avenir.

 

Aujourd'hui, au Bénin, quel est l'état des lieux de l'Intelligence Artificielle ?

 

Nous pouvons dire que la question intéresse beaucoup de jeunes au regard de l’engouement noté par l’ONG Bénin Excellence, qui a organisé dernièrement une École d’été sur l'Intelligence Artificielle. Selon le Directeur Exécutif de Bénin Excellence, le Docteur Espérant Padonou, plus de 2000 candidatures ont été reçues pour 120 places disponibles. Au nombre des 120, vous avez des élèves du secondaire, des étudiants en formation et en fin de formation, des enseignants, etc.

Les pouvoirs publics aussi ne manquent pas de faire des efforts aujourd’hui dans le sens de développer des compétences numériques à travers des programmes comme le FAEN, LEARN, qui forment dans des disciplines phares de l’IA telle que l’apprentissage en programmation.

 

Vous avez suivi récemment à Cotonou, une formation sur l'Intelligence Artificielle. De quoi a-t-il été question ?

 

Nous avons suivi la formation dans l’enceinte de la Bibliothèque de Bénin Excellence à Godomey Aïmèvo sur quatre semaines. Nous avons appris la programmation avec le langage Python, la domotique, la robotisation, le machine learning et enfin travaillé sur six (06) projets d’application à savoir : Inventaire dans un poulailler, moteur de recherche intelligent, modélisation des données épidémiologiques, optimisation d’un hélicoptère, voiture automatique, chaîne de logistique. Nous avons également bénéficié d’une dizaine de conférences sur des thématiques connexes à l’IA animées par des spécialistes internationaux travaillant dans des entreprises ou institutions internationales comme Total, Banque mondiale, Sciences Po et Université de Namur.

Ces conférences ont levé un coin de voile sur les vastes champs d’application actuels et à explorer de l’IA, les principes éthiques qui doivent encadrer les utilisateurs de l’IA, les perspectives en termes d’innovations envisageables grâce à l’IA.

J’ai une fois encore compris qu’avec l’IA, au lieu de craindre de chômer, c’est plutôt une opportunité de création d’emploi dans la mesure où les solutions à mettre en place grâce à l’IA seront déployées ou mises en œuvre et utilisées par des hommes pour les hommes au quotidien. Elle permettra donc de créer des solutions, des services, des entreprises ou startups, des emplois. Elle peut donc être perçue comme l’une des alternatives au chômage en ce sens que c’est la compétence maîtresse de nos jours sur le marché de l’emploi.

Qu'est-ce que vous avez retenu de cette formation ?

Grace à l’IA, nous pouvons accélérer la transformation digitale en Afrique et au Bénin. Aussi, en donnant des opportunités pareilles aux jeunes africains, notamment béninois, les prochains Facebook, Google ou encore les prochains Elon Musk, Jack Ma peuvent venir de nos rangs.

Je suis sorti de cette formation avec la ferme conviction que nous devons construire l’avenir de notre continent, l’Afrique, avec l’IA. Car son impact dans la santé, l’espace, l'agriculture, l'eau, l'énergie et les transports n’est plus à démontrer.

 

Quel serait l'impact de cette formation sur la jeunesse ?

 

Cela a déjà suscité dès les premiers jours de la formation des idées novatrices, des projets dans la tête d’un certain nombre parmi nous à la grande satisfaction de nos formateurs, qui nous encouragent. Ceux parmi nous qui sont encore des élèves visent désormais après le baccalauréat, une formation universitaire en IA.

 

Après cette formation, qu'est-ce que vous êtes en mesure de faire ?

 

Avant cette Ecole d’été, je ne pouvais pas programmer en Python, mais aujourd’hui après cette formation, j’ai continué à faire des recherches pour approfondir mon niveau en programmation en Python. Avec cette formation, je peux travailler aujourd’hui à l’amélioration de l’aspect SEO (référencement) d’un site de vente en ligne car c’était le projet d’application sur lequel mon groupe a travaillé.

 

Qu'est-ce que vous avez déjà réalisé concrètement grâce à l'Intelligence Artificielle ?

 

Une réalisation concrète à mon actif grâce à l’Intelligence Artificielle ne serait qu’un projet en perspective que je peux énoncer. Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, les posts sont automatiquement traduits quand nous le souhaitons d’une langue donnée à une autre. Avec la langue Fon, ce n’est pas encore possible. Je suis dans les recherches actuellement pour que dans les jours à venir, je puisse contribuer à la faisabilité de la traduction automatique en Fon à partir du français et de l’anglais.

 

Avez-vous un dernier mot ?

 

Mon dernier mot serait l’expression de toute ma gratitude à la Fondation Vallet sous l’égide de la Fondation de France. Je dis un grand Merci à l’ONG Bénin excellence, au Docteur Espérant Padonou et à toute son équipe pour la réussite de cette formation. Sans oublier nos formateurs pour leur partage de connaissances et les différents partenaires (PNUD notamment) de Bénin Excellence dans le cadre de l’Ecole d’été sur l’Intelligence Artificielle.          


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