Marcellin Kouakou : l’autodidacte ivoirien qui invente une voiture sans avoir fréquenté l’école
Heure de publication 08:58 - Temps de lecture : 2 min 40 s.

Sans école, mais avec du génie : Marcellin Kouakou, inventeur de la IV-Max. – © DR.
Texte par : Léonce Houngbadji
Sans diplôme, mais pas sans génie : en Côte d’Ivoire, Marcellin Kouakou bouscule les codes de l’innovation en concevant de ses mains la IV-Max, une voiture artisanale conçue de A à Z. Un exploit signé d’un homme guidé par la passion, la débrouille et une volonté à toute épreuve.
Il n’a jamais mis les pieds dans une salle de classe, mais il a su construire une voiture. Cette phrase résume à elle seule l’extraordinaire trajectoire de Marcellin Kouakou, un inventeur ivoirien hors normes. Originaire d’un quartier populaire de Yamoussoukro, il a, avec ses moyens de fortune, conçu un véhicule fonctionnel baptisé IV-Max, un condensé d’ingéniosité et de système D.
L’histoire de Marcellin est celle d’un autodidacte poussé par l’instinct et la curiosité. Dès son plus jeune âge, il démonte des vélos, bricole des moteurs, expérimente avec les matériaux qu’il trouve. Sans formation technique ni encadrement académique, il développe un savoir-faire empirique. À force d’essais, de persévérance et de nuits blanches, naît son prototype de voiture. Un rêve devenu réalité dans un pays où l’accès à la technologie reste encore un défi pour beaucoup.
La IV-Max ne sort pas d’un laboratoire de recherche, mais bien d’un atelier rudimentaire, avec un châssis soudé à la main, une carrosserie pensée pour le terrain ivoirien, et une motorisation montée pièce par pièce. Si elle ne rivalise pas (encore) avec les standards de l’industrie automobile, la IV-Max est un symbole fort de créativité locale, d’innovation inclusive et de potentiel inexploité.
Son initiative a rapidement attiré l’attention. L’INP-HB (Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny), l’un des plus prestigieux établissements scientifiques du pays, a décidé de l’accompagner à travers son incubateur. Une manière de valoriser le génie populaire et de connecter l’intuition empirique de Marcellin à un encadrement technique structuré.
Une reconnaissance méritée et un avenir à inventer
Dans une société où les diplômes sont souvent considérés comme l’unique voie vers la réussite, Marcellin bouscule les préjugés. Il rappelle que le talent, la passion et la persévérance sont aussi des vecteurs puissants de transformation sociale. Son parcours n’est pas seulement inspirant, il interroge aussi nos modèles éducatifs et d’innovation.
Aujourd’hui, grâce à son partenariat avec l’INP-HB, Marcellin bénéficie d’un appui logistique, technique et institutionnel. Il rêve d’industrialiser son invention, de créer une gamme de véhicules adaptés aux réalités africaines, et surtout, de transmettre son savoir aux jeunes des quartiers qui, comme lui, ont des idées mais peu de moyens.
L’intelligence des mains au service de l’Afrique
Le cas de Marcellin Kouakou montre que l’innovation africaine n’attend pas l’approbation pour exister. Elle se construit dans les ateliers de fortune, dans les ruelles bruyantes, dans les esprits inventifs et résilients. En donnant une tribune à des profils atypiques comme le sien, c’est tout un continent qui redéfinit les contours de la réussite et de la modernité.
La IV-Max n’est peut-être que le début. Le moteur de Marcellin, lui, est lancé à plein régime.
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