Jean-Célestin Edjangué : "Education à l’environnement en Afrique : le rôle des médias"
Jean-Célestin Edjangué est auteur d’une quinzaine d’ouvrages variés. – © J. C. E.
Texte par : Kafoun Barry
Jean-Célestin Edjangué a à son actif une quinzaine d’ouvrages variés. Journaliste et essayiste, il s’intéresse surtout à l’implication de la jeunesse dans le développement et au rôle des médias dans la protection de l’environnement. Son livre "Education à l’environnement en Afrique : le rôle des médias" est toujours d’actualité. Entretien.
Peut-on mieux vous connaître ?
A l’état civil, je m’appelle Jean-Célestin Edjangué. Je suis journaliste multimédia, formateur en journalisme, conférencier et essayiste : ancien chef de l’Information à Africa24 ; rédacteur en chef du magazine Afrique demain, publié à Dakar ; correspondant Europe du quotidien Le Messager publié au Cameroun et co-fondateur du trimestriel de la propreté Bosangi, publié au Cameroun.
Vous aimez écrire. Vous avez à votre actif plusieurs productions, des ouvrages qui abordent plusieurs sujets intéressants.
Effectivement ! J’ai beaucoup de publications sur le marché :
- "Rencontres autour des indépendances africaines. Le rôle de la Guinée", ouvrage collectif, Harmattan Guinée, mars 2021.
- "Jeunes Africains et Caribéens face à l’avenir. Entre aspirations, rêves et doutes…", ouvrage collectif, Harmattan Paris, mars 2021.
- "Jeunesse d’ici et d’ailleurs. Transculturelle et digitale. Refus d’assignation à résidence", ouvrage collectif, Harmattan Guinée, mars 2021
- "Jeunes d’Afrique, jeunes du monde. Les combats de tous les espoirs", Harmattan, janvier 2020
- "Urgence climatique et développement en Afrique. Les médias en première ligne", Harmattan, janvier 2020
- "Conakry Terre africaine du Livre", Harmattan Guinée, mars 2019
- "Conakry Cité du Livre", Harmattan Guinée, avril 2019
- "Embarquement pour Conakry capitale mondiale du Livre", Harmattan Guinée, 2017
- "Education à l’environnement en Afrique: le rôle des médias", Harmattan, novembre 2014.
- "La République des sans souci" (Roman), Harmattan, en novembre 2014.
- Contributeur à l’ouvrage collectif "Le Cameroun, jardin sacré de la débrouillardise", Harmattan, novembre 2015, sous la direction du Pr. Kengne Fodouop, avec la préface de Guy Mainet, professeur émérite honoraire des universités de Bordeaux et postface de René-Paul Desse, professeur des Universités à l’Université de Bretagne occidentale, Brest.
- "Afrique, que fais-tu de ta jeunesse? Les paradoxes d’un enjeu moteur du développement », Harmattan, octobre 2013, avec la préface du président Abdou Diouf et la postface du professeur Charly Gabriel Mbock, Anthropologue.
- "Cameroun un volcan en sommeil", Harmattan, mars 2010.
- « Les colères de la faim…Pourquoi l’Afrique s’est embrasée en 2008", Harmattan, mars 2010.
- Co-directeur de l'ouvrage "Embarquement pour Conakry capitale mondiale du livre", Harmattan, mars 2017.
Dans cet entretien d’impact, nous allons parler de l’ouvrage "Education à l’environnement en Afrique : le rôle des médias". Comme vous le savez, les questions environnementales sont des sujets de grandes préoccupations internationales. Quels sont les problèmes environnementaux que vous avez identifiés et quelles en sont les causes ?
Les principaux problèmes environnementaux soulevés par l’ouvrage "L’éducation à l’environnement en Afrique. Le rôle des médias", concernent l’hygiène et l’assainissement, le désordre urbain et rural qui rejaillit sur l’esthétisme des villes et villages, la pollution sonore et de l’air… Tout cela sur fond d’incivisme général des populations. Or, dans un continent à la démographie galopante et dont la population est appelée à doubler à l’horizon 2050 pour atteindre les 2,5 milliards d’habitants, la consommation va s’accélérer avec pour conséquence davantage de production de déchets tant ménagers que médicaux, informatiques et industriels qui impactent notre milieu quotidien de vie. La question est donc de savoir comment provoquer une prise de conscience individuelle et collective pour prévenir et sauvegarder notre environnement.
Le diagnostic étant fait, quelles sont les solutions concrètes que vous avez préconisées pour y remédier ?
Les solutions proposées regroupent plusieurs axes : accentuer l’éducation à l’environnement dans les écoles, collèges, lycées et universités ; mieux former les hommes et femmes de médias pour leur donner des outils pédagogiques et techniques nécessaires à la sensibilisation, communication et information sur les questions et problématiques environnementales ; associer beaucoup plus étroitement les organisations de la société civile à la gestion et à la prise de décisions relatives à la sauvegarde de l’environnement ; créer des instances de veille environnementale avec possibilité de sanctions à la fois financières et pénales en cas de manquements dans le domaine de l’environnement et de l’urgence climatique.
Depuis que le livre est publié, avez-vous eu des retours concernant les impacts de la mise en œuvre de ces solutions ?
Certaines des mesures préconisées portent déjà des fruits. L’institution de l’éducation à l’environnement dans les établissements scolaires, par exemple, a contribué à faire prendre conscience aux enfants et à la jeunesse dans son ensemble, de l’importance des gestes civiques comme jeter des ordures dans des bacs et poubelles disponibles, ne pas uriner dans la rue et surtout, entretenir une bonne hygiène corporelle. Par ailleurs, le fait que nombre de médias ou de supports d’informations en Afrique intègre dans leurs programmes ou publications des rubriques, espaces, pages ou émissions consacrés à la protection de l’environnement contribue à la pédagogie et à la sensibilisation des citoyens. Reste que les journalistes doivent bénéficier des formations idoines pour qu’à leur tour ils puissent jouer toute leur partition.
Quel est votre regard critique sur ces impacts ?
Les solutions proposées peuvent avoir un impact limité si elles ne sont pas accompagnées de suivi. Concrètement, l’enseignement de l’éducation à l’environnement à l’école doit combiner théorie et pratique pour vérifier que les enseignements sont bien assimilés. Par ailleurs, les journalistes doivent régulièrement actualiser leurs connaissances et informations dans ce domaine pour participer de manière efficace à leur mission pédagogique et d’information. Faute de cette mise à jour, ces hommes et femmes de médias seront eux-mêmes obsolètes et n’auront aucune légitimité en la matière.