Innovation technologique : un robot humanoïde programmé, calibré et testé avec succès au Burkina Faso
Heure de publication : 13:10 - Temps de lecture : 2 min 07 s
Le robot humanoïde G1, programmé et calibré au Burkina Faso, présenté lors de la Semaine du Numérique 2025 à Ouagadougou. – © DR.
Texte par : Thalf Sall
Une page majeure de l’histoire technologique du Burkina Faso vient de s’écrire. Pour la première fois, le pays dévoile un robot humanoïde entièrement assemblé, programmé et calibré sur son sol. Présenté le 18 novembre 2025 à Ouagadougou, lors de la Semaine du Numérique, ce prototype baptisé G1 marque une avancée spectaculaire pour l’ingénierie locale et ouvre de nouvelles perspectives pour l’innovation africaine.
Vêtu d’un pagne traditionnel, se déplaçant de manière autonome et interagissant avec les visiteurs, G1 a rapidement captivé le public. Importée de Chine sous forme brute, la structure robotique n’a pris vie qu’entre les mains expertes d’une équipe burkinabè. « Notre expertise a consisté à programmer ces robots. Lorsque les modèles arrivent, nous les calibrons, puis nous passons à la phase de programmation », explique Franck Yacine Sawadogo, ingénieur de conception en génie des systèmes numériques au ministère de la Transition digitale.
Cette prouesse technologique est le résultat du travail acharné de jeunes ingénieurs, techniciens et programmeurs localement formés. Leur réussite démontre que le Burkina Faso dispose désormais d’un noyau de compétences capable de développer des solutions robotiques avancées. « La technologie est aujourd’hui incontournable, et la robotique est l’une de ses branches les plus prometteuses. Son développement sera une aide précieuse pour de nombreuses tâches », souligne l’ingénieur Sawadogo.
L’aboutissement du projet G1 témoigne aussi d’une montée en puissance du talent local, capable d’intégrer des disciplines complexes – mécanique, électronique, intelligence artificielle et algorithmie – pour donner vie à des machines intelligentes adaptées aux réalités africaines.
Conçu comme une plateforme multifonction, G1 peut être utilisé dans l’éducation (démonstrations, apprentissage des sciences), dans l’industrie (automatisation, assistance technique), mais aussi dans la recherche scientifique et les services à la personne.
Cette polyvalence fait de lui un symbole du potentiel industriel africain en matière de transformation digitale. « Les visiteurs étaient vraiment émerveillés. Beaucoup ne s’imaginaient pas voir ce type de technologie ici. Nous avons clairement atteint notre objectif : émerveiller le public et briser cette barrière psychologique qui laisse penser que certaines innovations ne peuvent naître qu’ailleurs », témoigne encore Franck Yacine Sawadogo.
Au-delà de la portée technologique, la programmation réussie de G1 porte un message puissant : l’Afrique n’est pas seulement consommatrice de technologies, elle en devient progressivement productrice. Cette démonstration concrète renforce sa crédibilité en tant qu’actrice émergente de la robotique et de l’ingénierie numérique.
