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Augustin Akou, de gérant de bar à dirigeant de 2A Consulting


Heure de publication : 10:00 - Temps de lecture : 5 min

Augustin Akou avec Maître Gims. – © Augustin Akou.

Augustin Akou fait partie des gens qui sont partis de rien et sont devenus riches. Mais comment a-t-il fait ? Son histoire est émouvante. De gérant de bar, Augustin Akou est actuellement dirigeant de 2A Consulting, une agence de communication événementielle. Enquête.

Texte par : Vincent Toh Bi Irié

Vous avez certainement connu le bar « La jungle » à Cocody Angré, Zone CNPS, depuis 2011. Le gérant de ce bar est aujourd’hui le patron d’une grosse boîte, 2A Consulting, membre du prestigieux Patronat de Côte d’Ivoire. Cette entreprise a dans son portefeuille de grandes entreprises en Côte d’Ivoire. Elle s’est spécialisée en communication événementielle. La boîte mène cette activité également au Bénin, au Togo, au Burkina Faso, au Cameroun. Elle remporte également des appels d’offres importants. 2A Consulting dispose aussi d’une branche 2A Editions. Vous voyez les grands panneaux ESPRIT MAGAZINE dans la ville ? C’est 2A qui en est l’éditeur. « Esprit » est le fruit d’une création avec le célèbre animateur Cheick Yvann et consécutivement le Club Esprit regroupant des dirigeants d’affaires, des hommes publics, etc.

2 A Consulting, c’est également le spécialiste reconnu des concerts prémiums, c’est-à-dire les concerts de qualité supérieure privés. Dans son volet culturel, 2A est l’ingénieur du grand rendez-vous annuel « Abidjan by Night ». Elle a également organisé des concerts avec des artistes de grosses factures tels que Meiway, Asha, Me Gim’s, Ayo, Fally, Alpha Blondy, Davido, etc. 2A Consulting initie également le Forum « être et vivre », premier forum dédié au bien-être et au développement humain. Aujourd’hui, il a accru son rayon d’activités au marketing institutionnel. A ce titre, il collabore avec des institutions de la République et parcourt de nombreuses capitales africaines.

A l’origine du succès de cette entreprise, un ex gérant de bar, Augustin Akou, enfant du village de Blockhauss, où il appartient à la génération Tchagba. Et pourtant, rien ne le destinait à un tel succès. Lisez vous-mêmes ce parcours. Il va à l’EPP Blockhauss (à l’époque EPP « caca sport », tellement l’endroit était sale. Puis, il poursuit au Collège Moderne d’Afféry qui vient d’ouvrir, le tout premier établissement secondaire de la localité. Il est orienté après le BEPC au Lycée Moderne d’Akoupé pour la Seconde, puis au Lycée Municipal de Koumassi qui avait la réputation d’accueillir des élèves particulièrement turbulents. Il fait les études supérieures au Cours Loko, Spécialité Communication d’Entreprise, puis à l’ISTC (Institut des Sciences et Techniques de la Communication) pour un Diplôme d’Ingénieur en marketing et publicité.

Après ses études supérieures, il est embauché dans une entreprise dont il gravit les marches pour en devenir un des directeurs. Il plaque tout un matin. Tout part d’une houleuse dispute avec son employeur en juin 2011. Augustin Akou a pris sa décision. Il part de chez son employeur. Il avait toujours voulu créer son entreprise. Mais il n’était pas encore prêt. Il avait créé une première entreprise en 2005, qui s’appelait « Vinyl », en association avec son employeur de l’époque. L’entreprise est spécialisée dans la production discographique. Elle fait faillite en 2007. En 2008, il crée une deuxième boîte, « Cré-Actions » pour le marketing de produits de grandes entreprises telle que UNILEVER. En 2009, il fait une nouvelle faillite. En 2011, il quitte son employeur.

Le voilà au chômage. Avec ses économies, il ouvre un bar, la « Jungle ». Nous sommes en pleine crise post-électorale, les militaires sont partout dans les rues, l’insécurité est ambiante. Un ami lui dit : « Quelle idée d’ouvrir un bar en pleine crise ? ». Il vend sa Mercedes de jeune premier et achète une fourgonnette pour pouvoir transporter les boissons puisque les locations de voitures commencent à peser dans son budget. Il récupère l’unique télévision de la maison qu’il place dans le bar. Il ne dort presque plus puisqu’il doit quitter le bar seulement quand le dernier client est parti. Ahou Bénédicte cogère le bar et se démène comme elle peut. La vie d’Augustin Akou a changé, elle est devenue un peu plus difficile. Certains amis et proches qui viennent consommer au bar ne paient pas. Ils veulent que tout leur soit offert gratuitement à chaque visite. Il est la risée de certains autres amis qui assistent à sa chute lente. Heureusement, en raison de l’insécurité à Abidjan en 2011, les jeunes cadres ne s’éloignent plus trop de leurs maisons et de leurs quartiers pour s’amuser. Ils restent à proximité. « La jungle » a un bon style, cela leur plaît. Il y a beaucoup de jeunes cadres à Angré. La fréquentation progresse vite. Bientôt, les places sont déjà toutes occupées à partir de 18h. Augustin gère le bar de façon professionnelle. Au bout d’un an, son bar s’est fait un nom. Il en ouvre un autre, Stand-Up, du côté de Cocody Mermoz. Il a un peu de ressources. Il n’a pas oublié son obsession de monter sa propre entreprise. En 2013, il transforme une partie du bar en bureau et y installe son entreprise qui s’appellera 2A Consulting.

 

Début difficile

 

Mais les débuts sont pénibles. Sans prêt bancaire, sans apport d’un parent, sans associé, sans fond d’investissement, il est étouffé. Entre-temps, la fréquentation commence à baisser au bar; les Ivoiriens, c’est connu, aiment la nouveauté.

Un jour de mars 2014, il n’en peut plus. Il est en pleine dépression. Les salaires de ses deux employés ne sont plus payés depuis quelques mois. Toutes les économies générées par le bar ne le font pas progresser. Il décide de retourner en entreprise comme employé. Il rentre dans son bureau et révise son CV, le corrige et l’apprête à le déposer dans certaines entreprises. Il n’a plus l’énergie pour gérer une entreprise à lui. Il dispose les différentes lettres de demandes d’emploi dans des enveloppes spécifiques, les met dans sa sacoche. Lorsqu’il sort de son bureau et croise le regard de ses deux employés qui l’appellent « DG » et lui parlent avec enthousiasme, malgré les salaires non payés, il craque. Il a l’impression qu’il va trahir la confiance placée en lui par ses employés qui ont abandonné leurs occupations antérieures pour le suivre. Il part à la maison et met le feu à toutes les lettres de demandes d’emploi qu’il a rédigées. Il n’est pas question de renoncer à ses rêves.

Le père d’Augustin Akou lui a transmis dans ses gènes une grande foi en Dieu. Quand les vents deviennent forts et irrésistibles, il met toute sa foi en DIEU, jeûne, prie, s’isole à l’Eglise.

Il multiplie les contacts, part à toutes les cérémonies et à toutes les manifestations, propose les services de 2A à toutes les entreprises. Puis il obtient quelques timides contrats, qu’il exécute avec professionnalisme. Viennent d’autres contrats, puis d’autres et d’autres encore.

Ça c’était l’histoire. Voilà le résultat, Augustin Akou est aujourd’hui en 2022 un de plus grands opérateurs dans le domaine de la communication et un label de qualité. Il fait partie des 100 personnalités les plus influentes de Côte d’Ivoire. Tous ses employés restés fidèles dans la difficulté sont aujourd’hui des directeurs de l’entreprise, dont Marie-José Assouan, Fatou Oualou, Guy Tiagnere et Barbara Kollard. D’autres compétences rejoignent son équipe, Christophe Allou, Myriam Cissé, Kristel et Wafae.

Moralité : Nul ne fera ta vie à ta place. Dieu est ton Refuge et ton Bouclier. Jeune, Augustin Akou, l’ex-gérant de bar, l’enfant de Blockhaus, devenu patron de société te dit : l’échec n’est point la fin de tes rêves, mais le début d’un nouvel espoir.


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